Les temps verbaux dans le recit et leurs valeur
Le système de temps appelé système du «Récit» se compose de six temps principaux de l'indicatif :
le passé simple
le passé antérieur
l'imparfait
le plus-que-parfait
le conditionnel présent
le conditionnel passé
On peut adjoindre deux temps du subjonctif à cette liste, ceci dans un registre de langue très soutenu.
-le subjonctif imparfait
- le subjonctif plus-que-parfaitOn l'emploie principalement dans la narration
Les procès perfectifs (conclusifs, hétérogènes, terminatifs, bornés)
• Accomplissements : traverser la rue, fumer une cigarette, tracer un cercle, etc.
• Achèvements : mourir, naître, trouver une solution, entrer, sortir, atteindre le sommet, etc.
L’aspect perfectif envisage le terme du procès, et ce procès n’a d’existence complète et véritable que lorsqu’il est parvenu à son terme.
Les procès imperfectifs (non conclusifs, homogènes, non terminatifs, non bornés)
• Activités : parler, marcher, courir, chercher une solution, etc.
• États : verbe être + adjectif.
o Exemples : être écrivain, être malade, être en colère.
L’aspect imperfectif envisage le procès dans son déroulement, sans visée de terme final. Il n’a aucune frontière intrinsèque. Le procès ne s’achève que par l’action d’une cause étrangère à son contenu notionnel.
Le présent
Le présent est « toujours là » pour nous : nous vivons dans un perpétuel présent, dans une actualité perpétuelle, qui s’identifie à la permanence de notre être.
-présent d’habitude (aspect itératif) avec un complément de temps approprié : il mange souvent / parfois des spaghettis.
-Enoncé permanent : occuper un espace de temps très large, englobant le passé et l’avenir. Cette valeur omnitemporelle se rencontre dans les définitions, les vérités générales, les maximes, les morales.
• Exemples
o La vérité n’admet pas le mensonge.
o L’appétit vient en mangeant.
Un énoncé au présent peut évoquer le passé ou l’avenir si le procès se situe avant ou après le point d’énonciation grâce à un complément circonstanciel de temps ou par des connaissances contextuelles ou situationnelles. L’énoncé est relié au présent, mais le procès est décalé dans l’avenir ou le passé.
• Exemples
o Je sors à l’instant du lycée.
o Il pleut depuis deux jours.
Le présent de narration (historique): évoque un procès complètement situé dans le passé.
• Exemple
o En 1789, la France connaît une grande Révolution.
Le présent prophétique : dont le visionnaire voit l’avenir dans le présent.
• Exemple
o En 2050, la Camargue est sous eaux.
Le passé composé
• Il évoque une action accomplie que l’on situe dans le passé. Par rapport au temps de l’énonciation, j’évoque le passé. On parlera alors d’état résultat ou de constat de l’actualité.
o Exemple : J’ai gagné le rallye de Hongrie.
o Nous sommes ici dans un état résultat puisque le passé composé nous donne un constat d’une actualité : je suis vainqueur du rallye.
o Jean est mort.
• aoriste du discours :Il évoque un passé psychologiquement non coupé de l’énonciation. les événements sont détachés par rapport à l’énonciation. Cela équivaut approximativement parlant à un passé simple.
o Exemples
Hier, je me suis cassé la jambe.
Nous avons perdu cent euros depuis la semaine dernière.
Il a perdu la vue après la Seconde Guerre mondiale. • Il peut évoquer un futur plus ou moins proche. Le passé composé d’un verbe perfectif associé à un complément de temps marquant une durée précise présente l’action comme inéluctable et rapide, en l’envisageant dans l’avenir comme déjà accomplie.
o Exemple : J’ai fini dans une minute !
Le futur
Le futur est le temps le plus simple. Il exprime :
• une projection : Je viendrai demain.
• une promesse : Je mangerai avec toi comme promis demain.
• un engagement : Je ferai tout ce qu’on me dira.
• un ordre : Vous mangerez ce repas, un point c’est tout !
Le conditionnel
Le conditionnel est caractérisé comme un futur hypothétique, c’est-à-dire qu’il émet une projection sur l’avenir qui n’est pas certaine. On parle ainsi de potentiel et d’irréel du conditionnel présent.
• Potentiel : le locuteur considère au moment de l’énonciation le procès comme possible, bien que toutes les conditions ne soient pas réalisées.
• Irréel : dénote un monde possible qui est ou a été annihilé par le réel.
Le conditionnel évoque également l’imaginaire / l’opinion illusoire ou encore la précaution journalistique. On prend ainsi une distance par rapport à l’assertion. Exemple : Il se pourrait qu’il déclenche une nouvelle guerre.
Passe simple :aspect ponctuel,expression de la successivité, premier plan (actions faisant progresser l'histoire), unicité
Imparfait: aspect duratif, expression de la simultanéité, arrière plan, (description, éléments secondaires),habitude / répétition
Valeurs des passe anterieur et plus-que-parfait
Ce sont les valeurs traditionnelles des temps composés :
• antériorité par rapport aux temps simples correspondants.
• aspect accompli : les actions sont présentées comme achevées. Expression du futur et du passe
• Pour, dans un récit utilisant le système du RÉCIT, rapporter une action future par rapport au temps de référence de la narration (passé simple), on emploie le conditionnel présent, sachant que le conditionnel passé exprime alors une antériorité par rapport au conditionnel présent.
Du reste, la manière dont est formé le conditionnel incite à donner cette valeur de futur du passé ; n'est-il pas formé avec :
-un radical de futur
-des terminaisons d'imparfait
Considérons donc que, dans cet emploi de Futur du Passé, les conditionnels présent et passé ne représentent pas des temps du mode conditionnel, mais sont des temps particuliers de l'indicatif.
La concordance des temps au passé utilise cette propriété de Futur du Passé qu'ont les conditionnels présent et passé.
Ex : « Les pluies se mirent à tomber sans discontinuer. Deux mois plus tard, les terres seraient complètement inondées et les digues risqueraient de céder. »